29 mars 2024

Ajaccio

Comme un grand coquillage posé au fond du golfe dissymétrique d’Ajac­cio, la ville se déploie autour de son centre historique fiché dans les flancs de la montogne sur la rive droite du Gravona. La plaine où se trouve l’aéroport est formée, guant ô elle, par l’embouchure du fleuve. Couleur de sang, ainsi que leur nom l’évoque, les îles Sanguinaires créent un chapelet qui ferme le golfe ou nord, à l’extrémité du massif montagneux aboutissant à la Punta de la Parafa et à so tour génoise. Elles font écho dans la mer au rocher des Gozzi qui surplombe lo ville de sa silhouette rouge. L’existence d’un peuplement à Ajac-cio est établie depuis l’Antiquité. La ville, simple bourg durant le Moyen Age, devient une colonie génoise à la fin du XIIIe siècle. La position inté­ressante du golfe ô mi-chemin entre Bonifacio et Calvi ne manque pas, alors, de retenir les nouveaux occu­pants génois. Afin de consolider cette place, tout juste surveillée por le castel Lombardo qui permet la protection de la communauté d’agri­culteurs, de nobles Génois y font édifier, en 1492, un castello défe sif sur le promontoire de la Punta de Lectia. Ceci dans le but de protéger la future colonie d’une centaine de familles ligutes dont les ancêtres de Napoléon, les Buonaparte et les Ramolino, font pottie. Les remparts, renforçant ce disposi­tif stratégique, apparaissent au début du XVIe siècle. Ils entourent la cité et la citadelle qui est encore for­tifiée par le maréchal de Thermes pendant la brève occupation fran­çaise de 1 553 à 1559. C’est ainsi que lo tour du Diamant (détruite sous Bonaparte), celles du Revelan et de l’Etendard, les fossés creusés entre la ville et le fort, et les diffé­rentes courtines achèvent de dessi­ner lo silhouette actuelle de lo cita­delle caractérisée por ses deux fronts bastionnés. Les Corses, non prévus dans l’ordon­nancement initial de lo ville et long­temps exclus de sa gestion (jus­qu’au XVIIIe siècle), s’y installent peu à peu, notamment quelques grandes familles du sud à partir du XVIe siècle, après la prise de la ville par Sampiero Corso. Les paesani, dont les territoires de transhumance sont intettompus par les jardins des colons, investissent pour leur port le faubourg « U Botgu » s’étendont hors les muts, et dont le nom est doréna­vant attaché à la tue du Catdinal-Fesch, l’oncle de Napoléon. Mais c’est justement l’omniprésence de Napoléon et des Bonaparte qui fait d’Ajaccio une ville-mémoire, tournée presqu’exclusivement vers cette facette de son passé. Noms de rues, sculptures, hôtels-musées, enseignes, et même une grotte sont autant d’éléments qui évoquent cette famille, pourtant combattue par certains Corses partisans de l’indépendance et ralliés à Paoli, olors que les Bonaparte adoptent assez vite le « parti français ». C’est d’ailleurs cette adhésion à la France qui donne l’occasion à Bonaparte de s’illustrer militairement, d’abord en Sardaigne puis dans toute l’Europe lors de la Révolution, et lui permet­tra son ascension fulgurante. Ajaccio est constituée de trois quar­tiers principaux : la vieille ville génoise au pied de la citadelle, le faubourg, et le quartier des étran­gers qui s’étend à l’ouest et où l’on trouve la chapelle des Grecs réfugiés à Ajaccio après avoir quitté Poomia. La nouvelle ville se compose de quelques groupes d’immeubles, plus ou moins bien implantés dans le site, qui se sont approprié la plaine ainsi que les pentes à l’arrière de la vieille ville, ajoutant aux tons octes de celle-ci des notes de couleurs variées. Disséminés, ne formant pos de véritables quartiers, ils entaillent la montagne de leuts silhouettes iso­lées.

Forte de son port, le premier de l’île, et de son aéroport, Ajaccio est une ville économiquement prospère, comme au siècle dernier où le com­merce et la pêche ou corail battaient leur plein. Cet essor a nettement commencé au début du XVIIIe siècle. A cette époque, le commissaire des provinces de PAu-delà des monts », basé à Ajaccio, reçoit autont de pou­voirs que celui de Bastio. Le décou­page de l’île en deux déportements dont Ajoccio est l’un des chefs-lieux renforce cette dynamique. La cathé­drale ainsi que l’assemblée régio­nale de Corse qui siège dans l’ancien Grand-Hôtel Continental témoignent de l’importance de la cité.

De nos jours, l’activité touristique y trouve aussi son compte, grâce ou chapelet de plages qui marquent la côte, des Sanguinaires jusqu’à la Punta de lo Porata et au-delà, contrebalançont la grande plage du Ricanto à l’est bordée pat l’aéro­port. De multiples activités de loi­sirs, du casino dominant la plage de Saint-François (dans le quartier des étrangers) à l’escalade (pointe de la Parafa) en passant par lo plaisance, sont offertes aux vacanciers de pas­sage à Ajaccio.