24 avril 2024

Bonifacio

L’impressionnante citadelle de Boni­facio est curieusement édifiée sur une presqu’île calcaire de 1,5 km de long, à l’obri du Capo Pertusato qui constitue l’extrémité la plus méri­dionale de lo Corse. Son port est oinsi très protégé au fond de l’étroit chenal (ou goulet) compris entre les falaises blanches de la presqu’île et la côte. L’origine exacte de lo cité est incertaine : si certains la ratta­chent ou règne du pope Boniface II (VIe siècle), d’autres en font la créa­tion d’un marquis toscan, Bonifocio, vainqueur des Maures en Sicile, au IXe siècle. En tout étot de cause, le site est occupé dès le pré-néoli­thique, comme en témoigne l’obri d’Aroguina-Sennolo à l’entrée de Bonifacio. Des squelettes dont celui de la « Dame de Bonifacio » (6 570 av.J.-C), y ont été découverts, ainsi que des restes d’animaux comme le prologus, rongeur disparu, ou le phoque-moine. Beaucoup plus tard, de 1092 à 1187, la république de Pise a le commandement du « castrum », châ­teau fortifié au sommet de la presqu’île. Quelques habitations, protégées por un rempart se regrou­pent olors autour de la garnison. C’est par la ruse que les Génois par­viennent à s’introduire dans lo place mais pour quelques années seule­ment, puisque le marquis de Tos­cane les en déloge en 1200. Lorsqu’ils réinvestissent Bonifacio cinq ans plus tord, ils remplacent leurs habitants par des familles ligu­riennes. La cité devient une véri­table république, battant sa propre monnaie et s’étendont peu à peu vers l’est. Les Génois ne manquent pas de renforcer la défense de la ville en édifiant un « castelletto » sur l’ancien cantonnement pisan et un gigantesque remport de 8 m de haut sur environ 2 km de long. C’est ce dernier qui permet aux Bonifaciens de résister aux troupes d’Alphonse d’Aragon en 1420. Le siège qu’endurent courageusement les habitants les conduit par la suite à réparer les fortifications et à com­pléter le castelletto d’une tour de guet surveillant la mer. Lo peste de 1528, qui décime près des 9/10e de lo population, ne lui permet pas de rééditer l’exploit du siècle précé­dent. Les François, avec l’aide des partisans de Sampiero Corso et des Turcs de Dragut réussissent à prendre la citadelle en 1 553. Des aménagements interviennent alors, qui agrandissent la ville vers l’est grâce au percement de la porte de Gênes. Puis la ville est rendue aux Génois par le traité de Cateau-Cam-brésis en 1559. Lors de la guerre de Quarante Ans qui oppose les insurgés corses oux occupants génois, la ville est remo­delée afin d’accueillir les garnisons alliées à Gênes. Lo France agrandit ces équipements (caserne) tout en renforçant les défenses (mur crénelé entre la ville et le quartier militaire), tandis qu’une route d’accès est construite sous Louis-Philippe. S’étendent sur toute la partie sud de la Corse, la commune de Bonifocio présente un littoral très varié com­posé de falaises calcaires creusées de grottes, et de petites anses fer­mées par des pointes rocheuses. L’archipel des îles Lavezzi se déploie entre la Corse et la Sordaigne, au milieu des bouches de Bonifacio. Très difficiles à franchir quand souffle le libeccio, ces bouches dont les fonds regorgent d’épaves font l’objet d’un accord entre la France et l’Italie, qui interdit le passage aux navires chargés de produits dan­gereux. A l’extrémité de la presqu’île, l’étonnant cimetière marin, ville miniature aux toits en damier, aligne ses tombeaux le long de rues équipées de bancs.