Le cochon sauvage élevé en liberté dans les sous-bois de châtaigniers était tué à la Noël. Une fois écorché, le cochon – dont le sang étoit soigneusement recueilli – était placé sur une couche d’immortelles sauvages et odorantes que l’on enflommait afin de brûler la toison de l’animal qui étoit ensuite complètement rasé au couteau. Pendu par les pattes arrière, le cochon étoit fendu de haut en bas, puis évis-céré. Les intestins, lavés maintes fois à grande eau, étaient utilisés dans la fabrication des salamis, des saucisses de foie (« figatelli ») et des saucissons (« salciccie »). La plupart des morceaux préparés à partir du porc étaient en effet consommés pendant l’année à venir. Des quatre jambons les deux de l’arrière étaient les plus prisés. Les « lonzi » étaient les filets entourés de leur graisse, les deux « coppe » correspondaient aux muscles de l’échiné, tandis que la « panzetta » était obtenue grâce aux muscles de la paroi abdominale. Ces pièces étaient solées selon des périodes arrêtées en fonction de leur provenance sur la bête. Après la « cérémonie » de l’obattage, on savourait le « custipolu » (plat de côtes) grillé au feu de bois. Le « ventre » farci au sang et cuit au four était aussi consommé ossez rapidement. Venaient ensuite, dans l’ordre de lo consommation, le fromage de tête puis les excellentes figatelli. Celles-ci, composées d’obats, de viandes rouges et de morceaux gras étaient séchées ô la fumée, puis savourées sèches, crues, ou encore grillées entre deux tranches de polenta ou de pain.