De l’extrémité de la plage de Cupabio jusqu’à l’embouchure du Tarovo, la commune de Serra di Ferro s’avance dans lo mer, stotion balnéaire intéressante puisqu’elle permet d’avoir accès aux deux côtes de la pointe de Porto Polio, malheureusement dangereuse pour les plaisanciers. La tour génoise de Capan-nello garde lo baie de Cupabia et la petite cala di Ferro qui, à ses pieds, peut recevoir des bateaux de plaisance (par 12 à 15 m de fond), excepté par vents de sud-ouest. Le petit port de Porto Polio peut accueillir les bateaux de passage et la baignade y est surveillée. Lo ploge principale de Porto Polio, de la Punta di u Porticcio à l’estuaire du Tarovo est longue de 1,5 km et orientée au sud-est: un mouillage y est possible. Une plaine bocogère se déploie le long du fleuve, en direction des sites préhistoriques de Basi et de Filitoso. Le menhir « U Paladin u » ainsi que le dolmen de Serra di Ferro sur lo rive droite du Tarovo contribuent à l’intérêt préhistorique de cette région. Ce dolmen (« stoz-zone » en corse) est également appelé « Tola di turmentu » car il évoque une table de torture. Découvert en 1810, c’est grâce à lui que les archéologues se sont intéressés aux mégalithes de l’île. Sur la commune de Sollacaro dominée par les ruines du château d’Istria, le site de Filitoso regroupe un grand nombre de statues-menhirs et de menhirs armés caractéristiques du sud de la Corse, ainsi que trois monuments torréens, par analogie à celui qui se trouve à Torre, près de Porto-Vecchio. Sur un éperon rocheux (130 m de long sur 40 m de large) surplombant le confluent du Barca-jolo (affluent du Taravo) et du Sor-delle, l’archéologue Grosjecn découvre en 1954 des murs courbes constitués de gros blocs, selon un oppareilloge dit « cyclopéen ». Au cours des fouilles, trois monuments et six statues-menhirs noyées dans les constructions sont apparus, portant parfois sur leur face antérieure une épée ou un poignard sculptés. Elles sont maintenant disposées sur la courtine du monument central. Celui-ci est bien conservé ainsi que le monument situé à l’ouest de la butte, contrairement à celui de l’est desservi por une rompe. Les plans de ces « torre » sont tous basés sur les mêmes principes, bien que leur complexité varie considérablement. L’entrée donne sur un couloir de 2,5 m de large en moyenne qui conduit à une ou plusieurs chambres. Dans l’une d’elles, une oire centrale servait de foyer. Si le monument central de Filitoso est très simple, celui de l’ouest comprend deux niveaux. Il en possédait probablement trois à l’origine et étoit coiffé d’une coupole comme lo plupart de ces constructions. Plusieurs cabanes de forme ronde ou ovale ont ensuite été retrouvées au sud de l’éperon et fouillées. Le mobilier mis ou jour correspond à la culture de l’âge du bronze, dite torréenne. On peut aussi admirer, à Filitoso, cinq outres stotues-menhirs artificiellement alignées dans lo voilée (elles proviennent en réolité du site tout entier qui s’étend sur 10 ho). Filitoso, avec ses vingt statues-menhirs (dont deux viennent de la localité de Tappa) et ses trente-deux fragments de menhirs bruts, est un centre important de sculpture et d’érection de ce type de statues. Celles-ci sont particulièrement émouvantes représentant la tête, la colonne vertébrale et les clavicules de personnages énigma-tiques. C’est d’ailleurs ce mystère qui a suscité les hypothèses les plus folles, comme lo « théorie Shordane », abondamment mise en valeur sur le site et dans le musée de Filitoso. On y voit, par exemple, des statues coiffées de cornes. Cette interprétotion est aujourd’hui fortement remise en cause. Le site de Basi, sur l’autre rive du Toravo, a donné son nom à un âge du néolithique oncien, le bosien, grâce à l’étude des tessons de céramiques qu’on y a découverts. Ces céramiques dites « cordiales » sont décorées de chevrons obtenus par l’empreinte de coquilles de mollusques marins (le cordium, le pétoncle, la moule…). Les carrières de granit de Basi, si elles ont détruit quelques « taffoni » (obris sous roche fermés por des murets), ont cependant permis de fouiller les couches archéologiques renfermant un matériel lithique et céramique considérable. Ces fragments sont visibles ou musée de lo Préhistoire de Sartène où l’on peut prendre connaissance des plus récentes conclusions archéologiques. Le site agreste de Filitoso, peuplé d’oliviers (dont l’un est plus que millénaire) et de moutons, est agréable à visiter, de même que son musée. Il est accessible de Porto Polio (0 757, D 157 puis D 57), de Propriano (D 157 et 0 57) ou encore de Sollacoro (D 57). Celui de Basi, en revanche, n’est pas aménagé pour la visite.