1 décembre 2024

Serra di Ferro – Sollacaro Marine de Porto Pollo

De l’extrémité de la plage de Cupa­bio jusqu’à l’embouchure du Tarovo, la commune de Serra di Ferro s’avance dans lo mer, stotion bal­néaire intéressante puisqu’elle per­met d’avoir accès aux deux côtes de la pointe de Porto Polio, malheureu­sement dangereuse pour les plai­sanciers. La tour génoise de Capan-nello garde lo baie de Cupabia et la petite cala di Ferro qui, à ses pieds, peut recevoir des bateaux de plai­sance (par 12 à 15 m de fond), excepté par vents de sud-ouest. Le petit port de Porto Polio peut accueillir les bateaux de passage et la baignade y est surveillée. Lo ploge principale de Porto Polio, de la Punta di u Porticcio à l’estuaire du Tarovo est longue de 1,5 km et orientée au sud-est: un mouillage y est possible. Une plaine bocogère se déploie le long du fleuve, en direc­tion des sites préhistoriques de Basi et de Filitoso. Le menhir « U Pala­din u  » ainsi que le dolmen de Serra di Ferro sur lo rive droite du Tarovo contribuent à l’intérêt préhistorique de cette région. Ce dolmen (« stoz-zone » en corse) est également appelé « Tola di turmentu » car il évoque une table de torture. Décou­vert en 1810, c’est grâce à lui que les archéologues se sont intéressés aux mégalithes de l’île. Sur la commune de Sollacaro domi­née par les ruines du château d’Istria, le site de Filitoso regroupe un grand nombre de statues-menhirs et de menhirs armés caractéristiques du sud de la Corse, ainsi que trois monuments torréens, par analogie à celui qui se trouve à Torre, près de Porto-Vecchio. Sur un éperon rocheux (130 m de long sur 40 m de large) surplombant le confluent du Barca-jolo (affluent du Taravo) et du Sor-delle, l’archéologue Grosjecn découvre en 1954 des murs courbes constitués de gros blocs, selon un oppareilloge dit « cyclopéen ». Au cours des fouilles, trois monuments et six statues-menhirs noyées dans les constructions sont apparus, por­tant parfois sur leur face antérieure une épée ou un poignard sculptés. Elles sont maintenant disposées sur la courtine du monument central. Celui-ci est bien conservé ainsi que le monument situé à l’ouest de la butte, contrairement à celui de l’est desservi por une rompe. Les plans de ces « torre » sont tous basés sur les mêmes principes, bien que leur complexité varie considérablement. L’entrée donne sur un couloir de 2,5 m de large en moyenne qui conduit à une ou plusieurs chambres. Dans l’une d’elles, une oire centrale ser­vait de foyer. Si le monument central de Filitoso est très simple, celui de l’ouest comprend deux niveaux. Il en possédait probablement trois à l’ori­gine et étoit coiffé d’une coupole comme lo plupart de ces construc­tions. Plusieurs cabanes de forme ronde ou ovale ont ensuite été retrouvées au sud de l’éperon et fouillées. Le mobilier mis ou jour cor­respond à la culture de l’âge du bronze, dite torréenne. On peut aussi admirer, à Filitoso, cinq outres stotues-menhirs artificiellement ali­gnées dans lo voilée (elles provien­nent en réolité du site tout entier qui s’étend sur 10 ho). Filitoso, avec ses vingt statues-menhirs (dont deux viennent de la localité de Tappa) et ses trente-deux fragments de men­hirs bruts, est un centre important de sculpture et d’érection de ce type de statues. Celles-ci sont particulière­ment émouvantes représentant la tête, la colonne vertébrale et les cla­vicules de personnages énigma-tiques. C’est d’ailleurs ce mystère qui a suscité les hypothèses les plus folles, comme lo « théorie Shor­dane », abondamment mise en valeur sur le site et dans le musée de Filitoso. On y voit, par exemple, des statues coiffées de cornes. Cette interprétotion est aujourd’hui forte­ment remise en cause. Le site de Basi, sur l’autre rive du Toravo, a donné son nom à un âge du néolithique oncien, le bosien, grâce à l’étude des tessons de céra­miques qu’on y a découverts. Ces céramiques dites « cordiales » sont décorées de chevrons obtenus par l’empreinte de coquilles de mol­lusques marins (le cordium, le pétoncle, la moule…). Les carrières de granit de Basi, si elles ont détruit quelques « taffoni » (obris sous roche fermés por des murets), ont cepen­dant permis de fouiller les couches archéologiques renfermant un maté­riel lithique et céramique considé­rable. Ces fragments sont visibles ou musée de lo Préhistoire de Sartène où l’on peut prendre connaissance des plus récentes conclusions archéo­logiques. Le site agreste de Filitoso, peuplé d’oliviers (dont l’un est plus que millénaire) et de moutons, est agréable à visiter, de même que son musée. Il est accessible de Porto Polio (0 757, D 157 puis D 57), de Propriano (D 157 et 0 57) ou encore de Sollacoro (D 57). Celui de Basi, en revanche, n’est pas aménagé pour la visite.