La Corse du Sud, du golfe d’Ajaccio à celui de Porto-Vecchio, fait partie de la Corse cristalline ancrée sur le socle continental hercynien. Le granit qui s’y met en scène, le long de la côte ou dans les montagnes, arbore de très belles teintes roses et rouges. Une succession de plateaux s’étagent du nord au sud : fe pianu du Coscione (à l’ouest du Monte Ineudine), le pianu de Levie et celui de Chera-Arapa (au nord de Bonifacio). Ces vastes et anciens plateaux, dont la formation est attribuée au primaire, sont dominés par des sommets qui ont résisté à l’action de l’eau : le Castello di Renuccio (1716 m), la Punta del Diamante (1198 m) et l’Arapa (335 m). La Corse méridionale est en effet moins marquée par les poussées tectoniques que le reste de l’île. Sa topographie reflète ainsi plus clairement le travail d’érosion du relief. Les principaux fleuves de la côte ouest, le Prunelli, le Taravo, le Baraci, le Rizzanese et l’Ortolo, coulent parallèlement les uns aux autres dans la direction nord-est/sud-ouest. Ils ont formé de larges baies au fond des golfes d’Ajaecio, du Valinco et de Roc-capina. Sur la côte est, le Stabiacciu et l’Osu, dont les affluents échancrent les plateaux, sont à l’origine de plus petites anses dans le golfe de Porto-Vecchio. Les failles de Gui-tera et de Baraci libèrent des sources minérales très prisées depuis l’Antiquité. Le bassin calcaire de Bonifacio s’est stratifié, quant à lui, durant le miocène. Les sédiments marins se sont superposés sur le socle granitique, produisant autour de Bonifacio de magnifiques falaises qui ont permis aux bergers d’antan d’édifier des « bories » dans un paysage de causse. Le rivage, très dentelé, apparaît comme une suite de pointes spectaculaires (Capu Neru, Punta di Campomoro, Capu di Roc-capina…), sur lesquelles les roches érodées en taffoni et les tours génoises, figées dans l’attente, se découpent mystérieusement au-dessus de la mer.