L’abondance des refuges offerts conjointement par le maquis et par la montagne permit à de nombreux « bandits d’honneur » de se mettre à l’abri des bandes ennemies assoiffées de vengeance (« venderra »)oprès la mort de l’un des leurs. Ils espéraient, du même coup, échapper aux gendarmes. Jusqu’où siècle dernier en effet, les Corses étaient pratiquement fous armés et ovoient alors la gochette facile. Cette susceptibilité entraînait de perpétuels règlements de compte. Luttant contre le banditisme, le gouvernement français tento par la même occasion d’enrayer ce cercle vicieux.
Mais les bandits d’honneur n’avaient pas grand-chose à voir avec les bondes armées qui tenaient sous leur coupe toute une région, prélevant un impôt arbitraire et se présentant souvent comme des rebelles à l’ordre établi. Ainsi, Théodore Poli, de Guagno, se fit élire roi des bandits au début du XIXe siècle par une assemblée en mal de chef. Ses nouvelles recrues lui promirent alors obéissance et lui offrirent leur vie. Un impôt « égalitaire », concernant uniquement les riches et les prêtres et devant, en principe, épargner paysans et bergers, fut alors établi par ressemblée. Exemple parfait du bandit s’auto-justifiant par des pratiques de « redressement fiscal », Poli mourut des suites d’une grave blessure, sept ans après son élection.
Le dernier bandit corse connu, André Spada, était originaire de Lopigna. Malgré sa renommée internationale relayée par la presse à sensation et lo séduction qu’il exerçait sur quelques romantiques attardés, il terrorisa toute la Cinorca durant plus de dix ans avant d’être exécuté en 1935 à Bastia.